Hendrix: quand la fée électricité se trompe de berceau

 

Disque quasiment inattaquable, Electric ladyland est le 3ème et dernier vrai album studio de l’Experience. Largement considéré comme un chef-d’oeuvre du psychédélisme, régulièrement classé dans les meilleur albums Rock, ce double album est pourtant très rude à la réécoute, ce que les classements précités oublient de préciser. Bien sûr, l’album contient le sacro-saint « Voodoo Chile », et d’autres morceaux de bonne tenue (« Gipsy Eyes », « Little miss Strange »), mais que tout cela est long, chargé et ampoulé ! Des effets dans tous les sens, plus ou peu de chansons mais des morceaux étirés et pyrotechniques, des jams limites… Alors, surestimé cet Electric ladyland ?

Evidemment, en 1968, cette loghorée psychédélique était en phase avec les attentes d’un public en quête de sensations soniques et de nouvelles expériences. Mais en 2011, on a récupéré sa lucidité et son esprit critique: si le gaucher, encouragé par Kramer dans ses excès avait su se brider, de pénibles brouets auraient peut-être pu se transformer en merveilles concises (« 1983 » et ses 13 minutes…) et des morceaux, disons, facultatifs auraient pu être évités (« rainy day, dream away », « still raining, still dreaming », qui correspondaient apparemment aux nouvelles orientations musicales d’Hendrix…). Qu’on ne se méprenne pas: psychédélisme n’implique pas forcément délayage, le fabuleux premier album de l’Experience étant à cet égard un bon exemple de concision pop. Et si le répertoire de fin de carrière d’Henrix, qui laisse de plus en plus de place aux expérimentations studio et soli filandreux n’empêche pas certains morceaux de tenir la route, il faut reconnaître que c’est lorsqu’il fuit les artifices que sa classe irradie:

« the wind cries mary »(version live à Monterrey ci-dessous) l’illustre à merveille, mais penser aussi à des morceaux comme « Little Wing », « Wait until tomorrow », dépouillés et superbement écrits: ils sont de ceux que l’on n’oublie jamais… et c’est exactement ce qui manque à Electric Ladyland.

Pour découvrir: http://www.deezer.com/fr/#music/the-jimi-hendrix-experience
 

Comments
6 Responses to “Hendrix: quand la fée électricité se trompe de berceau”
  1. Guy dit :

    Très bon article, bonne continuation à ce blog.

      • Spawn from tlv dit :

        bravo pour l’article, le blog et tous les fanzines rock, fuzzine, vapeur mauve…., c’est du top.
        Bravo aussi pour la critique constructive de cet album du génie, fallait oser même je suis un fan inconditionnel de cet album comme des deux autres d’ailleurs.
        En parlant de génie de la guitare, je viens de voir hot tuna en concert pour les 70 printemps de Jorma Kukonen, c’était incroyable et génial, hot tuna mérite vraiment la reconnaissance du public, vu ce qu’ils sont capable de faire.

        Continuez comme ça.

      • remo986 dit :

        Bonsoir et merci pour cet avis: comme quoi on peut trouver de l’intérêt et éventuellement s’enrichir d’une opinion sans forcément être à 100% d’accord… C’est exactement l’objectif de ce blog. N’hésitez pas à donner votre avis sur le reste des articles et à vous abonner afin d’être tenu au courant des dernières publications,

        A bientôt,

        rémi

  2. Alain dit :

    Bon article et lucide. nous avons toujours peur de détrôner nos idoles. C’est vrais qu’a la sortie de Electric ladyland j’étais enthousiasmé je l’écoutais pratiquement en boucle.
    Hot Tuna: j’ai acheté, cet été sur un vide grenier le vinyl « double dose » live de 1978. Je ne savais pas que le groupe existait encore.

  3. Eric GRUNDMANN dit :

    D’une stupéfiante prétention. Qui êtes-vous donc pour prétendre « déboulonner », à vous tout seul, avec vos petits bras, votre absence de critères musicaux, sans la moindre analyse, juste avec vos impressions, fermées, étriquées, l’un des plus importants musiciens du XXème siècle ?

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