Zappa : Buffalo Grill

 
 
Zappa continue de générer une discographie imposante malgré son décès (il y a plus de 17 ans, déjà). Des bandes Live sont régulièrement commercialisées par la famille, dont ce Buffalo qui nous intéresse ici. Enregistrement d’une prestation de 1980 dans la ville du même nom, il donne à entendre un zappa en forme bien qu’un peu coincé par un répertoire parfois bourrin et -c’est vraiment relatif- simplifié sur la set list jouée ce soir-là. Disons le tout net, ce n’est ni la meilleure période de zappa, ni même le meilleur concert de celle-ci. Pourquoi en parler ? parce que le son excellent et le répertoire, très pastichier, en font peut être la meilleure introduction au monde parrallèle dans lequel évoluait le moustachu.
 
Ou en est-on dans les effectifs ? Steve Vai vient de rejoindre le groupe: il relaie Zappa en prenant en charge une bonne partie des guitares, lui laissant tout de même les solos (franchement pas les meilleurs moments du disque ). Vinnie Colaiuta y effectue ses derniers mois à la batterie: cela donne des résultats incroyables comme sur ce « you are what you is » époustouflant de richesse et d’adresse rythmique: un synthèse parfaite de la finesse jazz et de la puissance Rock, incontestablement un des grands moments de l’album.
 

Un mot sur ce batteur hors-norme: si aujourd’hui il officie en tant que musicien de studio et accompagnateur de divers tâcherons pop, la période 1978-1980 l’a vu interpréter avec Zappa ce qui ressemble fort aux plus belles parties de batterie jamais écrites, tous genres confondus: écouter pour s’en convaincre « pick me I’m clean » sur Tinsel town rebellion, ou « Don’t eat the yellow snow » sur you can’t do that on stage anymore 1… la batterie chante, c’est simplement fabuleux.
 
Cet album réserve d’autres bons moments comme ce « keep it greasy » dégoupillé à toute vitesse, une version de « chunga’s revenge » lourde comme un soir d’orage et un « Andy » surchauffé. Pour le reste rien d’incroyable pour les connaisseurs, surtout que la période est particulièrement bien documentée avec de nombreuses bandes pirates en circulation. Pour les néophytes en revanche, c’est un album qui peut permettre de découvrir sans trop de douleur Zappa, car le répertoire abordé, très parodique, présente des références tout-à-fait accessibles : l’iconoclaste « the meek shall inherit nothing », le pastiche reggae « mudd club », les simili-hard « I’m so cute » et « broken hearts are for assholes » et bien d’autres. Les morceaux sont compacts, le son de très bonne qualité, assez gras dans l’ensemble par rapport aux lives de la fin des années 70. Les textes sont souvent tordants, le niveau musical d’ensemble assez incroyables…

Cela vaut vraiment la peine de se faire violence car Zappa ne se laisse pas découvrir facilement, les sonorités tout de même un peu datées du disque (synthétiseurs, guitares même s’il a fait bien pire) et les longs solos parfois vraiment brouillons (le péché mignon du moustachu) pouvant clairement rebuter le nouveau-venu. Mais des morceaux comme « Andy », ambitieux, virtuoses tout en restant ludiques procurent un plaisir intelligent et symphonique assez unique, introuvable ailleurs que dans le répertoire du grand Zappa.

Comments
One Response to “Zappa : Buffalo Grill”
  1. 54herve dit :

    le son est un peu lourd!!1980 c est la tournne jude box pour zappa; juste avant le depart de son batteur ce live tres complet pour resumer ,il existe d autres enregistrements de c ette periode qui meriterais d etre editees berkeley par exemple!! ne pas bouder son plaisir,en ecoutant la basse de c et incroyable texan; arthur Barrow, vinnie Colaiuta nous demontre q uil est au meme niveau que ses predecesseurs;et de ces suiveurs!!zappa etale encore son talent de soliste!!

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