Free, l’imposture heavy-rock ?

 

On a décidément du mal à comprendre le culte autour de ce groupe. Tout ça va nous attirer des problèmes, mais il faut pourtant le dire: Free, ce groupe mythique, était décidément trop mou. Ok, ces types avaient entre 15 et 17 an à la sortie de leur premier album de 1968. Mais il s’agit de musique et pas d’un concours de précocité: ce qui importe au final est le résultat et ici, il est plutôt laborieux…

Qu’on regarde plutôt ce Fire and water, leur plus gros succès de 1970:Passons sur « Allright now », tellement entendu qu’on en a perdu toute objectivité. « Fire and water » , le morceau titre, se traîne, pèse sans jamais- c’est un comble- sonner heavy; voir la version live au festival de wight ci-dessous:
 

Même constat pour le paresseux « Mr Big », et globalement pour l’ensemble de l’album, alors que les ballades « Heavy load » et « Oh i wept » ne touchent quand à elles pas ou plus. La section rythmique de Free, très feutrée, apparaît désormais bien terne et indolente (faute à la production de l’edition remastered, qui entame la dynamique ?). Certains ont pu aimer le jeu sans sustain de Fraser mais il apparaît aujourd’hui des plus décousus et n’apporte pas la colonne vertébrale dont manquent la plupart des compositions. Le combo sonne au final comme du ten years after lesté…

Il n’est pas interdit de continuer à apprécier le vibrato de Kossof et de la voix de Rodgers. Mais le temps qui passe est parfois impitoyable avec les souvenirs et les impressions d’époque. Free était à la croisée de pas mal de chemins, et semble rétrospectivement n’avoir jamais su en choisir aucun. Ou l’on réalise que ce combo surcôté, qui n’avait ni le fun, ni le mysticisme, ni la folie de ses concurrents, était malheureusement bien bancal dans les faits.
 
Pour découvrir: http://www.deezer.com/fr/#music/free/fire-and-water-104586
 

Comments
4 Responses to “Free, l’imposture heavy-rock ?”
  1. Religionnaire dit :

    Cette doléance est cruelle même si partiellement justifiée. Free sonne chétif comparé à un Led Zeppelin dont l’œuvre n’est pourtant pas plus consistante. Ce rock à peine durci reste bien trop élémentaire à l’aube des années 70, et par dessus tout dénué des traits glam ou prog très en vogue.
    Fraser n’est pas le réel probleme, au contraire. Son groove déstabilise certes mais s’avère finalement riche et imparable. La réelle limite du groove vient de Kossoff et du fait que celui-ci est avant tout un soliste plutôt qu’un riffeur. Free manque de riffs de guitare et Fraser peine à compenser ce manque.
    Les albums ne sont guère consistants, le moins pire restant l’éponyme de 1969. La compilation s’imposera au mélomane intéressé.
    Enfin, bravo pour ce blog de grand intérêt. Le religionnaire n’est pourtant pas un grand vadrouilleur de blog mais il lit chacun de ces articles avec attention.

  2. andy dit :

    Je suis tombé ici par hasard en cherchant une photo de Free. T’as le droit de ne pas aimer naturellement, et d’ailleurs peu m’en chaut, mais je me demande dans quelle mesure le fait de prendre à contre pied systématiquement (ou pas, j’ai pas lu les autres articles) l’opinion générale n’est pas qu’une posture dénuée de réel sens critique. En gros, tout ce qui a été aimé par le vulgus pecum, j’affirme haut et fort que c’est de la merde et je passe pour un mec super gonflé qui n’a pas la langue de bois et qui méprise l’establishment. Un vieux punk, quoi.

  3. Patrick dit :

    Cher Bloggeur, puisque vous semblez avoir du mal à percer le mystère du culte voué à ce groupe, deux pistes à méditer en ce qui vous concerne : Free maîtrisait comme peu d’autres l’art difficile des tempos moyens, raison pour laquelle parler à leur propos « d’imposture heavy rock » n’a guère de sens; d’autre part, Paul Rodgers fait partie des trois meilleurs chanteurs blancs de l’époque, les deux autres étant sans doute Rod Stewart (et oui…) et Steve Mariott.

  4. Free chez Free dit :

    hello… j’adore écouter, ré couter et réré écouter le second album de Free (du même nom) sortie en 1969. Pour moi c’est un must… que ce soit heavy, hard rock, blues rock… peu importe. Il est magnifique. Les guitares de Kossoff tranche, la vois de Rodgers est pleine d’énérgie, les morceau lent sont envoutants… j’adore. Par la suite et après la mort de Kossoff… c’est autre chose.

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